" Tout mon travail parle de fragments et morceaux de corps. Le corps est une géographie amoureuse, ce n'est pas le corps souffrant. (...) Dans l'art brut, il n'y a pas de différence entre l'écriture et le dessin. Pour moi, l'écriture devient un dessin. Un mot est un dessin, c'est à la fois un son, quelque chose de visuel, mais aussi une musique. Des mots répétés, qui deviennent incantatoires, comme des chants. Je trouve ça très beau cette litanie. Quand on est devant une œuvre, à la fois l'artiste impose quelque chose, mais pour moi, l'art est un voyage. "
L’œuvre d’Annette Messager se développe dans le contexte parisien des années 1970, où la dimension politique et la revendication des droits de la femme sont une priorité. L’artiste est marquée par le surréalisme d’André Breton. Son travail s’inscrit ainsi dans le courant dit des « mythologies individuelles ». Sa recherche artistique porte sur deux aspects : la femme et son rapport à la société. Elle dénonce la condition féminine en évoquant l’univers domestique dans lequel le regard masculin a cantonné la femme ; travaux à l’aiguille, carnets intimes, revues de beauté, composent son langage plastique. A,nnette Messager est hostile à tout académisme. Elle fait graviter toutes ses oeuvres autour de valeurs humaines telles que l’imaginaire, l’affect et la nostalgie. Artiste plasticienne aux identités multiples, elle signe des œuvres dans lesquelles l'ambivalence, l'écriture et la représentation des corps, souvent fragmentés, sont au cœur de son processus de création.