" J'espère aussi qu'on ne réduira pas toute cette question du document au débat fait contre fiction ; histoire contre esthétique ; journalisme contre art ; vrai contre faux ; réel contre imaginaire ; sobre contre ivre ; clair contre opaque. "
Walid Raad appartient à la génération d’artistes qui a contribué depuis une vingtaine d’années au remarquable renouveau culturel du Liban et de la scène beyrouthine en particulier avec des personnalités comme Akram Zaatari, Walid Sadek ou Bernard Khouri. Ces artistes ont en commun de travailler sur des problématiques concernant le Liban d’après-guerre et de diriger leur travail vers les questions fondamentales de la mémoire et de l’expérience traumatisante de l’histoire. Les dispositifs artistiques de Walid Raad utilisent la technique et la signification de l’archive pour repenser la manière dont s’écrit l’histoire et le pouvoir qui lui est attaché. À l’origine de la démarche exemplaire de Walid Raad, se trouve l’Atlas Group, nom donné à une structure créée par l’artiste en 1999 afin d’étudier et de documenter l’histoire contemporaine du Liban, particulièrement à partir de 1975, l’année du début des guerres civiles qui détruisirent physiquement et psychologiquement le pays. En brouillant les frontières entre art et archives, fiction et documentaire, Walid Raad et l’Atlas Group s’interrogent sur l’écriture de l’histoire, invalidant le processus de reconstitution des faits propre à la démarche scientifique.