" Le corps est le plus parfait instrument et le plus tragique obstacle. "
Tour à tour surréaliste, gestuelle ou figurative, Judit Reigl déconcerte souvent par l’évolution que prend son œuvre dans des tournants aussi brusques qu’imprévus. Son parcours témoigne pourtant d’une angoisse existentielle immuable : la hantise de l’apparition et de la disparition, de l’émergence et de la submersion. Si l’artiste s’affranchit très vite du groupe surréaliste et de l’onirisme de ses premiers travaux pour se diriger vers un art plus gestuel, elle conserve néanmoins le principe d’une écriture automatique totale, psychique et physique qui privilégie la vitesse d’exécution et l’éclatement des formes. Pour Judit Reigl, l’aspect technique est fondamental, depuis le choix de la toile jusqu’à la création des instruments qu’elle fabrique. L’oeuvre est le résultat d’un corps à corps avec le matériau, d’un mouvement réel, physique, qui se déroule dans l’espace-temps.