" Mon travail est une remise en question constante du médium de la photographie, de sa bidimensionnalité, de son affichage et de son sujet. Je travaille avec l'espace de la photographie, pour trouver des moyens d'étendre l'espace de représentation dans l'espace réel du spectateur ainsi que pour montrer un espace au-delà du plan de l’image."
Les images d'Elisa Sighicelli pourraient relever de la photographie de genre : paysages, intérieurs ou vanités contemporaines (une chandelle ou une plante dépérissante) et ceci dans des lieux aussi variés qu’un jardin d'hiver à Cuba, des dunes et leur "bush" en Namibie, la mer glacée d'Islande ou ses plaines verdoyantes. Toutefois, les possibilités plastiques de ces sujets intéressent davantage l'artiste que leur dimension documentaire. La démarche d’Elisa Sighicelli consiste à mettre à l’épreuve le sens évident du réel. Dans cette perspective, la peinture sonde le lieu commun, le cliché pour révéler une parcelle d’intime. Les photographies d'Elisa Sighicelli se partagent souvent selon une ligne d'horizon qui vaut "ligne de vision". Ce qui est en dessous est flou, dans un rapport au corps proche du toucher, comme si le spectateur était en contact avec l'objet ou la situation présentée dans le premier plan.