" Il n’y a que dans le mouvement que nous puissions trouver la véritable essence des choses. Le mouvement nous fait peur, car il représente la décomposition, notre propre désintégration. Je crois au changement. N’essayez pas de retenir les choses. La beauté est dans le transitoire. Vivez dans le temps, avec le temps. Il coule entre vos doigts. Le temps est mouvement et ne peut être retenu. "
Cherchant à introduire le mouvement dans la sculpture, Jean Tinguely, plasticien suisse, est classé parmi les néo-réalistes du XXe siècle. Comme descendants du Dadaïsme, Tinguely entretient avec des liens avec le Pop art américain et développe des sculptures cinétiques pour explorer l’expressionnisme abstrait à travers des mouvements mécaniques. Tinguely n’invente pas la sculpture en mouvement et n’est pas davantage le premier à utiliser des matériaux de récupération pour ses œuvres – tels Arman et César. Son originalité tient dans le fait de réunir ces deux modes de création pour former ses étranges machines poétiques. Les machines sculptures aux multiples couleurs entament une conversation bruyante avec le spectateur : à travers ses œuvres, Jean Tinguely communique et interagit avec ce dernier. La machine marche et devient art. Les œuvres de Tinguely pétillent d'humour, de vitalité, d'ironie et de poésie. Une fois analysées dans un contexte plus profond, elles révèlent un sens de la tragi-comédie, de l'énigme et de l’insondable.