Les paysages urbains de Kailiang Yang semblent déserts, le plus souvent pluvieux, et parfois même rébarbatifs – rues, ponts, façades – que l'artiste fait naître sur ses toiles en camaïeux de bleus grisâtres. Dans des surfaces tantôt monochromes, entrecoupées de coups de pinceau visibles, tantôt aquarelles, des plans esquissés, pleins de gravures de traits de crayon, l'artiste transfère une métropole allemande, plus précisément sa ville natale, Hambourg, dans des ambiances mélancoliques sur toile. Concentré sur l'environnement urbain dont il s'éloigne intellectuellement en même temps qu'il le transcende à travers le filtre de la peinture, Kailiang Yang se situe dans la tradition du flâneur qui, au XIXe siècle, s'attarde à travers les paysages et les ensembles urbains – sa perspective distante des activités animées de la ville font de lui un perpétuel étranger.