Zao Wou-Ki est l'un des plus illustres représentants de l’Abstraction Lyrique. Il réussit la synthèse entre les moyens techniques de son héritage extrême oriental, et l'ambition plastique et poétique de l'abstraction lyrique occidentale. L'encre lui permet de réinterpréter l'abstraction selon la conception chinoise du geste et de l'espace, comme auparavant l'huile, technique occidentale, l'avait déterminé à s'écarter de son éducation première. Dans les deux cas, les notions de rencontre et de passage sont centrales. Zao Wou-Ki n’aime pas le mot « paysage » auquel il préfère celui de « nature ». Ses rapports avec le monde extérieur sont faits de découvertes et de voyages, de rencontres fécondes dont les premières avec Henri Michaux et le compositeur Edgar Varèse. Poésie et musique demeureront pour lui deux pôles permanents, comme une tension nécessaire avec la peinture – donnant sens, à mesure que son art s’affirme, à l’expression que l’artiste a inspirée très tôt à Michaux : L’espace est silence.