" Se trouver confronté à une oeuvre, c’est se retrouver face à un miroir. "
Le photographe allemand contemporain Thomas Ruff est connu par ses portraits généralement qualifié de “froidement objectifs”. Il est vrai que les photographies de Ruff sont lisses et très réalistes, à tel point qu’elles cessent de jouer toute relation interne avec l’image. C’est la raison pour laquelle le travail de Ruff déjoue toute tentative de recherche d’indices qui permettraient de passer au travers d’image. Cependant il existe un paradoxe que l’artiste insinue dans ses oeuvres : Ruff, en allant dans le sens d’images radicalement objectives, n’hésite pas à introduire la problématique de l’image photographique, à la fois le pouvoir de l’analogie au monde réel, mais aussi l’artificialité la plus totale. Héritier de Warhol dans son rêve de “voir machiniquement”, l’art de Thomas Ruff, au fond, ne cesse d’interroger cet instant de la rencontre entre l’oeuvre et le spectateur dans l’unicité de l’expérience esthétique.