" J’ai toujours eu ce rapport de haine et d’amour avec le cinéma, d’ailleurs plutôt de haine que d’amour. Je m’oppose au caractère totalitaire de l’image, qui ne peut servir que l’avant-plan, alors que nos yeux sont faits pour chercher plus loin. Le projet de toute mon oeuvre est, avec des résidus sensoriels, d’essayer de collaborer avec mon ennemi qu’est l’image et de retrouver ce qui n’aura jamais de chance d’exister à l’avant-plan. J’ai toujours été un soigneur de cas accidentés d’images. "
Connu pour son travail de vidéaste, David Claerbout revisite et déplace les structures narratives du cinéma pour interroger la puissance des images. Il pratique aussi le dessin au quotidien et réalise de nombreux dessins d’observation au lavis d’encre noire, dans un style naturaliste très maîtrisé, dessins sur lesquels s’ajoutent souvent des annotations formulées comme des commentaires à l’image. Si la durée constitue la colonne vertébrale de l’oeuvre de l’artiste belge, elle n’en est pas l’unique finalité. Formé à la peinture et à la lithographie, il se situe dans la continuité d’une histoire de la peinture conduite autant par ses évolutions théoriques que par les apports technologiques successifs dont elle a bénéficié, de l’invention de la lentille optique à la révolution numérique.